Cette journée organisée le 19 octobre 2023 à l’Université Sorbonne Paris Nord a permis d’identifier les opportunités/enjeux et les freins/obstacles que les utilisateurs rencontrent lors de l’usage des ressources pédagogiques numériques proposées par l’UOH. Elle aboutit à des perspectives concrètes devant permettre l’amélioration de l’accompagnement des usages par l’équipe opérationnelle de cette Université Numérique Thématique membre de L’Université Numérique.
Description de la journée d’échange
La journée d’échange a été pilotée par Carole Schorlé-Stefan, secrétaire générale de l’UOH, et organisée par Camila Monge Pizarro, ingénieure pédagogique de l’UOH, et Alyson Kocher, gestionnaire documentaire et chargée de communication de L’Université Numérique. Elle a regroupé 27 participantes et participants en présence et à distance.
Pour introduire la journée, le directeur de l’UOH et président de L’Université Numérique, Ollivier Haemmerlé, a présenté les actualités principales et les projets menés en 2023.
Cet événement avait pour objectif d’identifier les opportunités/enjeux et les freins/obstacles que les utilisateurs rencontrent lors de l’usage des ressources pédagogiques numériques proposées par l’UOH, afin de pouvoir mieux anticiper, accompagner et promouvoir ces usages. Ces questions ont été traitées de manière active et participative pour mettre la parole des enseignants et ingénieurs pédagogiques présents au cœur des échanges.
Première partie de la journée
La matinée a été consacrée à la présentation de trois formations concernant
- le développement des compétences en français écrit,
- l’enseignement de l’informatique dans le secondaire (NSI),
- les neurosciences cognitives.
Les interventions ont permis de décrire les contenus (vidéo ou fiche résumé) et les modalités d’enseignement (formation à distance, en présentiel ou hybride), mais surtout d’expliquer des pratiques pédagogiques et d’exprimer les avantages et les difficultés à utiliser ou réutiliser des ressources numériques.
Utilisation des ressources et outils écri+ à l’Université de Caen
Simon Lanot et Adèle Osouf
Ils nous ont présenté certaines des ressources pédagogiques numériques créées dans le cadre du projet écri+ pour accompagner les étudiants à développer leurs compétences en français écrit. Cette présentation, riche en pistes d’utilisation des ressources, nous a permis de visualiser un enseignement complet et collaboratif.
L’enseignant Simon Lanot nous a expliqué comment il utilisait les ressources dans ses cours et comment il reliait son enseignement aux différents contenus. Intégrer les ressources et outils écri+ dans ses cours lui a permis de faire évoluer son enseignement et de l’aligner sur les compétences en français écrit attendues par les composantes dans lesquelles les étudiants suivent leur formation. Grâce à la modularité des contenus, il peut s’adapter aux besoins, aux contraintes et aux diverses modalités pédagogiques de chacune. L’ingénieure pédagogique Adèle Osouf nous a parlé de l’implémentation d’un espace d’échange avec forum sur Moodle. Cette plateforme spécifique à l’Université de Caen est utilisée pour guider et suivre les étudiants qui veulent passer la certification écri+.
Présentation : écri+
Simon-Lanot-et-Adele-OsoufApprendre à enseigner le numérique et les sciences informatiques : les MOOC de l’INRIA
Aurelie Lagarrigue et Sherazade Djeballah
Les ingénieures pédagogiques du projet nous ont présenté deux MOOC qui s’adressent à un public d’enseignants. Ces MOOC comptent respectivement 7 000 et 12 000 inscrits. Rares sont les utilisateurs qui suivent la totalité de chacun des MOOC, notamment le premier qui représente 200 heures apprenant. Ils viennent plutôt chercher de l’information pour répondre à des besoins plus précis.
Un de ces MOOC comprend un forum très actif et collaboratif dans le cadre duquel les participants échangent sur la production et l’usage de ressources numériques. De nombreux utilisateurs du MOOC y participent pour mutualiser leurs pratiques et leurs utilisations pédagogiques de contenus dans leurs enseignements.
L’utilisation de la plateforme open source « peertube » a permis à l’INRIA de proposer les vidéos de son MOOC sous forme de grains modulables et autonomes. L’INRIA a également mis au point un système de mise à jour multiplateforme de leurs contenus en utilisant notamment Gitlab.
Présentation : NSI
Presentation-NSIIntroduction aux neurosciences cognitives de l’Université de Rouen
Virginie Beaucousin et Vincent Roy
Les enseignants auteurs nous ont donné des pistes de réflexion sur l’utilisation de cette ressource. Son objectif est de permettre une découverte autonome des neurosciences cognitives. Elle compte 4 modules en format scenari.
Les modules sont appréciés par leurs étudiants. Ces contenus permettent la personnalisation en fonction des besoins. Pendant la pandémie, la ressource a facilité l’enseignement à distance. Certains de leurs collègues enseignants ont apprécié les illustrations proposées, car les illustrations de ce genre sont difficiles à trouver et représentent des objets pédagogiques intéressants à réutiliser.
Néanmoins, la réutilisation des contenus produits se heurte à l’hétérogénéité (contenus et volumes) des formations en neurosciences cognitives d’une université à l’autre. Cela rend difficile l’appropriation de la ressource par des collègues. Le fait que les modules aient été pensés comme des ensembles, plutôt à destination des étudiants et donc avec des intentions pédagogiques globales données représente également un frein. Des difficultés de mise à jour et de maintenance des contenus peuvent aussi décourager les utilisateurs.
Présentation : Introduction aux neurosciences cognitives de l’Université de Rouen
ROY_BEAUCOUSIN_UOH_19_octobre_2023À la fin de chaque présentation, les participants ont eu le temps d’identifier et d’écrire sur un post-it les opportunités et les difficultés qu’ont évoquées pour eux les différents exposés. Ils ont également eu la possibilité de formaliser les réussites et obstacles qu’ils ont eux-mêmes pu rencontrer dans leur propre environnement de travail concernant l’usage de ressources pédagogiques numériques.
Deuxième partie de la journée
L’après-midi, nous avons réfléchi collectivement aux difficultés et aux réussites liées aux usages des ressources, en travaillant à partir des notes de chacun partagées sur les post-it. Chacun des participants a pu classer les éléments qu’il avait partagés. Puis, après une lecture collective de l’ensemble des éléments, les difficultés ont été classées avec pour objectif premier de pouvoir en faire émerger des actions concrètes à mettre en place.
Retours des participants : des réussites, des difficultés et des perspectives
Les réussites
- Adaptabilité : les ressources permettent aux enseignants de s’adapter aux différents publics étudiants (niveaux, modalités d’enseignement, besoins en termes de gestion du temps).
- Granularisation : le fait d’avoir des ensembles de grains (capsules) permet de gagner du temps et offre une plus grande capacité de modularité et d’individualisation.
- Gain de temps : notamment en délégant l’acquisition de pré-requis à des ressources pédagogiques numériques existantes pour pouvoir se focaliser sur l’accompagnement des étudiants (tests de positionnements, remise à niveau, etc.).
- Banque de ressources : le portail classé par discipline permet de classer les ressources pour répondre aux besoins spécifiques des enseignants.
- Accessibilité : les différents supports de ressources (les photos, les vidéos, les contenus interactifs, etc.) rendent plus accessible des notions complexes.
Les difficultés
- Accès : le manque de communication autour des ressources, mais aussi l’accès parfois compliqué à certaines, empêchent les enseignants d’avoir connaissance de leur existence.
- Infobesité / Multiplicité : les utilisateurs se retrouvent face à trop de ressources sans savoir laquelle répond le mieux à leur besoin.
- Nécessité d’accompagnement et de formation : les apprenants ont des besoins d’échange et de partage qui nécessitent la mise en place d’un accompagnement pédagogique (ce dernier peut être léger, comme un forum par exemple).
- Hétérogénéité des maquettes de formation : nécessité d’adaptation et de réappropriation parfois lourdes, car les programmes des universités sont différents.
- Chronophage : lors de la première intégration d’une ressource dans un cours, il est nécessaire de prévoir des temps de recherche, sélection, appropriation et contextualisation, qui peuvent être aussi chronophages que la production.
Premières pistes d’accompagnement
Les travaux de la journée ont permis d’aboutir à de possibles actions concrètes à mettre en place au niveau de l’équipe opérationnelle de l’UOH pour servir les établissements partenaires.
- Création d’un guide d’utilisation de la ressource par l’auteur : cela permettrait de donner des idées de réutilisation de la ressource, en explicitant les intentions pédagogiques et les apports.
- Création d’un espace de partage pour les utilisateurs des ressources : cet espace permettrait aux enseignants d’échanger leurs expériences afin de susciter des idées.
- Communication des ressources : diffuser des témoignages enthousiastes d’enseignants utilisateurs (textes, podcasts, vidéos).
- Visibilité des indicateurs : rendre les chiffres de téléchargement des ressources visibles lors de la consultation d’une ressource, afin de signifier aux utilisateurs que d’autres ont déjà téléchargé — et donc potentiellement réutilisé — cette ressource, mais aussi communiquer régulièrement cette donnée aux auteurs afin qu’ils puissent la valoriser dans l’évolution de leur carrière.
- Récolte de données d’usages : proposer un formulaire sur la base de volontariat ou conditionner le téléchargement des ressources à la saisie d’informations concernant l’utilisation prévue en enseignement.
- Mise en avant de l’éducation ouverte au sein des universités partenaires : faire que les gouvernances des établissements membres de l’UOH invitent à l’usage des ressources pédagogiques numériques en libre accès.